
Le «Baromètre conditions de travail» publié ce jeudi par Travail. Suisse montre une augmentation de la charge de travail des employés et une détérioration de leur indice de santé
Plus d’heures supplémentaires et une charge de travail dépassant largement les heures prévues: les travailleurs suisses sont de plus en plus épuisés émotionnellement après le travail et ont de plus en plus de mal à s’en déconnecter, montre le «Baromètre conditions de travail» publié ce jeudi par Travail. Suisse et la Haute école spécialisée bernoise (comme chaque année depuis 2015).
Selon l’évaluation globale des 1422 personnes interrogées, la qualité du travail n’a que légèrement baissé – de 67,7 à 67 points sur 100 – par rapport à 2024, mais ce recul est principalement dû à une détérioration de l’indice santé (de 61,5 à 60), a détaillé Travail. Suisse lors d’une conférence de presse jeudi à Berne. Cela en raison de l’augmentation de la charge de travail des employés, dont l’un des principaux moteurs est, selon Travail. Suisse, le temps de travail.
La moitié des travailleurs interrogés effectuent régulièrement des heures supplémentaires. Près d’un quart travaillent plus de dix heures par jour, une valeur qui a augmenté d’environ 2,5% par rapport à l’année précédente.
Culture du présentéisme
«Ces chiffres montrent clairement que le surmenage n’est plus une exception», a déclaré Adrian Wüthrich, président de Travail. Suisse, cité dans un communiqué publié à l’occasion de la présentation du baromètre.
Après un bref recul pendant la pandémie de Covid 19, le présentéisme – travailler bien qu’étant malade – est rapidement revenu à son niveau antérieur. En outre, les effets de la charge de travail liés au stress continuent d’augmenter. Cette évolution indique un risque croissant pour la santé des travailleurs, pointe Travail. Suisse.
Quatre personnes interrogées sur dix se sentent régulièrement épuisées à la fin de leur journée de travail. Plus du quart d’entre elles disent devoir être joignables en dehors des heures de travail, ce qui rend la récupération encore plus difficile.
Environ un tiers des sondés disent n’avoir pas assez de temps pour se reposer. Et 42,4% souffraient souvent ou très souvent de stress. Un cinquième estime même qu’il est presque impossible de concilier vie professionnelle et vie privée.
Le télétravail crée de nouveaux clivages
Selon Travail. Suisse, cela souligne que l’épuisement émotionnel est un facteur de stress sérieux au travail. Les limites floues entre vie professionnelle et vie privée, et des temps de repos insuffisants sont particulièrement problématiques, estime la faîtière des syndicats.
Le Baromètre 2025 révèle également un fossé qui se creuse entre les emplois avec et sans possibilité de télétravail. Plus de 42% des sondés ont indiqué avoir travaillé au moins partiellement à domicile.
Ils étaient globalement plus satisfaits, grâce à une autonomie et une flexibilité accrues. Les emplois sans possibilité de télétravail étaient eux généralement associés à des conditions plus pénibles. Le télétravail rend toutefois plus difficile la séparation entre vie professionnelle et vie privée.
Dans le même temps, 82,6% des personnes interrogées se sont dites satisfaites de leur travail, en légère augmentation par rapport à 2024.